La langue chinoise avec ses symboles est incompréhensible et illisible pour une personne ne l’ayant pas apprise. C’est pourquoi différents systèmes on été mis en place pour en établir une transcription phonétique afin que tout le monde puisse accéder à la prononciation des caractères.

Parmis ces systèmes de transcription, on en retiendra deux principaux : le Pinyin et le Wade-Giles.
Ils sont utilisés tous les deux dans la littérature occidentale sur des sujets chinois. Il faut les connaître tous les deux afin de comprendre les textes. Il est important de connaître la version pinyin et la version Wade-Giles d’un même mot afin de ne pas les prendre pour deux mots différents si on rencontre ce mot dans deux textes différents.

Nous vous présenterons ici uniquement les outils de prononciation du chinois utiles pour lire les monnaies et comprendre la littérature occidentale sur la numismatique chinoise. Il existe d’autres subtilités et difficultés qu’il sera nécessaire de maîtriser pour parler correctement le Chinois.

Pinyin

Le pinyin est le système le plus utilisé. Il a été créé en 1979 par le gouvernement chinois. On le retrouve notamment en Chine sur les panneaux et signalisations où les informations sont transcrites en pinyin pour être comprises des étrangers.

En pinyin, chaque son est représenté par une lettre. Mais attention, les lettres utilisées ne se prononcent pas exactement de la même façon que nous occidentaux le faisons. Voici la phonétique correspondante :

On y trouve deux sons inconnus de la langue française :
- ɕ : se prononce comme un « ch » mais plus suintant, avec la langue qui reste plaquée en bas.
- ʰ : correspond à une expiration sonore en fin de phonème.

Pinyin Phonétique Comparaison avec la prononciation occidentale
p [pʰ] Se prononce comme un P, mais l’expiration en fin de lettre est assez sonore.
b [p] Se prononce comme un P, mais de façon brève et sèche.
m [m] Se prononce comme un M, mais le son est un peu plus nasal.
f [f]
d [t] Se prononce comme un T, mais de façon brève et sèche.
t [tʰ] Se prononce comme un T, mais l’expiration en fin de lettre est assez sonore.
n [n] Se prononce comme un N, mais le son est un peu plus nasal.
l [l]
z [ts]
c [tsʰ]
s [s]
j [tɕ]
q [tɕʰ]
x [ɕ]
g [k] Se prononce comme un K, mais de façon brève et sèche.
k [kʰ] Se prononce comme un K, mais l’expiration en fin de lettre est assez sonore.
h [x]
zh [tʂ]
ch [tʂʰ]
sh [ʂ]
r [ʐ] ou [ɻ] A mi-chemin entre un R roulé et un J

Il existe aussi quelques variantes. Par exemple pour la lettre « i », qui se prononce « i » la plupart du temps, mais « eu » en fin de mot si elle suit certaines consonnes. Le groupe de lettre « un » se prononce « uine » quand il suit un Y, mais « uène » après un K … Nous ne rentrerons pas dans les détails ici, le but n’est que de lire les monnaies, pas d’apprendre le chinois. Cependant il est toujours utile d’être conscient de l’existence de ces variantes pour ne pas être surpris au cas où on les rencontre.

En pinyin, les syllabes ne sont séparées par une apostrophe que lorsqu’il s’agit de lever une ambiguité.
Exemples :
- Le nom de l’empereur 乾隆, composé de deux caracrères qian et long, s’écrit « Qianlong ». La séparation des caractères n’est pas marquée.
- Le nom de la ville de Xian est composé de deux caractères 西安 (Xi et An). Il s’écrit « Xi’an », pour ne pas confondre avec le mot « xian » qui existe également seul (先). Dans ce cas, à l’oral, il faut également marquer la séparation en prononçant distinctement les deux caractères séparéments.

Tous les termes chinois utilisés sur ce site sont écrit en pinyin

Wade-Giles

Le Wade-Giles a été créé au cours du XIXe siècle, puis modifié en 1912. Etant donné qu’il existait bien avant le pinyin, c’est donc lui qu’on retrouve dans les documentations d’avant 1979.

Contrairement au Pinyin dans lequel chaque son est représenté par une lettre, le Wade-Giles utilise l’alphabet occidental en se basant sur la prononciation effective des lettres. L’aspiration d’un son est marquée par l’apostrophe. Les syllabes d’un mot sont également séparées par un tiret.

Il faut également préciser qu’un interlocuteur Chinois n’a que peu de chances de comprendre un mot qui serait prononcé d’après la transcription Wade-Giles. Cette transcription est basée sur la prononciation occidentale de sons typiques de la langue chinoise, contrairement au pinyin qui prend en compte ces sons particuliers.

Quelques correspondances

Sinogrammes Pinyin Wade-Giles
Quelques empereurs
通宝 Tongbao T’ung-pao
乾隆 Qianlong Ch’ien-lung
道光 Daoguang Tao-kwang
咸丰 Xianfeng Hsien-feng
慈禧 Cixi Ts’eu-hi
同治 Tongzhi T’ung-tche
Dynasties
Qing Ch’ing
Ming Ming
Yuan Yüan
Song Sung
Jin Chin
西夏 Xixia Hsi-hsia
Liao Liao
Tang T’ang ou Ten
Zhou Chou ou Tcheou
漢 ou 汉 Han Han
Sui Seoue
Qin Ch’in