Dater avec précision une monnaie chinoise peut être assez difficile, surtout pour les plus anciennes.

En effet, jusqu’aux années 50, l’archéologie chinoise ne s’interessait pas beaucoup aux monnaies. Elles étaient souvent dispersées sans pouvoir être étudiées.

La Chine impériale et pré-impériale comporte peu de types monétaires. Les métaux précieux ne font quasiment pas partie de la composition de ses monnaies ce qui ne leur confère quasiment aucune valeur intrinsèque. D’où un manque d’intérêt pour ces monnaies à cause d’une absence de variétés.

De plus, un modèle unique (pièce ronde à trou carré) à été utilisé pendant près de 2000 ans. Il avait presque toujours la même taille. L’évidement carré du centre qui réduit l’espace libre pour une éventuelle légende et le moule uniface utilisé pour la fabrication de ces monnaies qui empêche toute inscription au revers limitent la possibilité d’insertion d’informations utiles à la datation.

Ce sont des monnaies peu parlantes. Elles comportent seulement quelques symboles sans mention de date. Sur les monnaies les plus anciennes, ces symboles font partie d’un système calligraphique assez éloigné du système actuel, il est donc difficile de les déchiffrer. Même s’il est possible de les comprendre, une uniformisation des symboles utilisés au cours des différentes dynasties rend difficile la classification par période. Les symboles présents sur les monnaies sont souvent les noms des empereurs durant le règne desquels elles ont été fabriquées. La datation la plus précise dans ce cas est la période de règne de cet empereur.

Cependant, certains empereurs ont utilisés des noms de règne différents (nian hao) au cours de leur règne. Cela permet de situer plus précisément une monnaie durant le règne d’un empereur. Par exemple, l’empereur Ning Zong (1195 – 1224) régna six ans sous le nian hao de Qing Yuan entre 1195 et 1200. Parfois, au revers de la pièce figure l’année de l’ère, par exemple « 6e année de l’ère Qing Yuan », ce qui indique l’an 1200.

A partir de la dynastie des Tang, le nian hao de l’empereur est toujours indiqué sur la pièce, et comme il changeait souvent, cela facilite la datation.

Par exemple, l’empereur Ren Zong (1023 – 1063) de la dynastie des Song du Nord (960 – 1127) pris successivement comme nian hao :

Tian Sheng (1023 – 1032)
Ming Dao (1032 – 1033)
Jing You (1034 – 1038)
Bao Yuan (1038 – 1040)
Qing Li (1041 – 1048)
Zhi He (1054 – 1056)
Jia You (1056 – 1063)

La datation des pièces de la dynastie Qing (1644 – 1911) est plus délicate car les empereurs ne prenaient qu’un seul nian hao pour des règnes de parfois 60 ans.

En règle générale, plusieurs pièces comportant des caractères identiques et identifiées d’une période assez étendue peuvent tout de même être datées plus précisément. En effet, au fil d’une même période, certains signes distinctifs apparaissent et disparaissent, la calligraphie évolue, etc.

Ces caractéristiques sont associés à des moules retrouvés dans des ateliers, ce qui permet de dater la monnaie en fonction de la période d’utilisation du moule, ou de la période d’activité de l’atelier.

Mais pour réaliser une identification précise sur ces critères, il faut des connaissances très pointues du monnayage … ou une bonne documentation.

Ce n’est qu’à la fin du 19e siècle que la datation repris sur les monnaies (cash, dollar…) qui se substituèrent aux sapèques, mais avec une datation cyclique assez particulière car les siècles chinois duraient 60 ans.