Les monnaies chinoises peuvent comporter des écritures de différents styles. Cela complexifie leur lecture car il faut donc connaître plusieurs styles de calligraphies pour les déchiffrer.
Les écritures sur les monnaies varient selon les époques et ont des rôles différents. Sur les huo bu et sur les bu quan elles indiquent le nom de la monnaie ; sur les banliang et les wuzhu, leur poids ; sur les zhi dao et les xiang fu, le nom de règne de l’empereur et sur les dang shi et dang bai, la valeur.

Toutes les dynasties ont accordé beaucoup d’importance à la réalisation des écritures sur les monnaies. C’était bien souvent l’empereur qui décidait des caractères à utiliser. Certains empereurs étaient passés maîtres dans l’art de la calligraphie et écrivaient eux-même les caractères.
Parfois, pour une même monnaie, plusieurs styles d’écriture ont été utilisés, ce qui crée un nombre important de variétés. Par exemple, la dynastie Song avec ses 16 empereurs a créé plus de 800 monnaies différentes si on comptabilise pour chaque empereur ses monnaies avec ses différents noms de règne et pour chaque nom de règne, toutes les calligraphies utilisées.

On peut observer 6 différents styles de calligraphie : le dazhuan, le xiaozhuan, le lishu, le kaishu, le xingshu et le caoshu.

Le zhuanshu

Le zhuanshu, ou « style sigillaire », est divisé en deux catégories :
- Le xiaozhuan, ou écriture « petit sceau », résultat de l’unification réalisée sous la dynastie Qin. Les caractères du dazhuan ont été reproportionnés et sont contenus dans un rectangle virtuel. Ils sont un peu plus haut que large. Dans ce style d’écriture, les traits sont tous de la même épaisseur et sont assez fins. Les caractère ne contiennent aucun angles et sont composés uniquement de courbes. Ce style d’écriture est présent sur les monnaies des Qin, des Han et jusqu’aux Sui mais aussi sur quelques monnaies des Song.
- Le dazhuan, ou écriture « grand sceau », une écriture qui date de l’antiquité. Elle est assez difficile à déchiffrer car elle n’est pas commune à tout le pays. Selon les régions, les caractères ne sont pas tous identiques. Elle était utilisée à l’origine pour la gravure. Les caractères de cette écriture ne sont pas réguliers et ne respectent aucune proportion. La quasi totalité des monnaies chinoises d’avant 221 av. JC comportent cette écriture.

Style zhuanshu, style sigillaire

Style zhuanshu, style sigillaire

Le lishu

Le lishu, ou « style des tribunaux » ou « style des scribes », est apparue sous les Qin. C’est une écriture prévue pour l’écriture au pinceau contrairement aux écritures précédentes créées pour la gravure. Les caractères peuvent être contenus dans un rectangle virtuel un peu plus large que haut. Ils sont caractérisés par des angles nets. Ce style n’est pas très répandu sur les monnaies chinoises.

Style lishu

Style lishu

Le kaishu

Le kaishu, ou « style régulier », est apparu au IIIe siècle sous les Han. C’est l’écriture standardisée qui trouve son apogée sous les Tang (618-907). Elle a été créée en réponse au besoin d’une écriture lisible, régulière et simple. Chaque caractère doit pouvoir tenir dans un carré virtuel.

Style kaishu, style régulier

Style kaishu, style régulier

Le xingshu

Le xingshu, ou « écriture cursive », est apparue à la même époque que le kaishu. Cette écriture permet une écriture des caractères plus rapide. Les angles sont arrondis et les droites légèrement courbées.

Style xingshu

Style xingshu

Le caoshu

Le caoshu, également appelé « style en herbe » ou « style jeté », aurait été créé sous les Han. C’est une écriture assez complexe qui nécessite de la pratique pour pouvoir la déchiffrer.

Style caoshu, style en herbe

Style caoshu, style en herbe

 

Le phags’ba, le style des Yuan

Certaines pièces de la dynastie Yuan ont un style d’écriture particulier. Il s’agit de l’écriture phags’ba.
L’écriture phags’ba a été créée sur une initiative de Koubilai Khan. Après son accession au pouvoir en 1260, il décide de doter les Mongols d’une écriture qui leur soit propre. Il fait appel au grand lama Phags’ba (1239-1280) et lui demande de créer un nouvel alphabet. A partir de l’alphabet tibétain, celui ci conçoit alors une écriture qui prit son nom. Cet alphabet disparaîtra après la chute de la dynastie Yuan.
Les monnaies de la dynastie Yuan écrites en phags’ba se lisent d’abord de haut en bas, puis de gauche à droite.

Phags'ba

Phags’ba

 

Style mandchou, les ateliers des Qing

Le revers des pièces de la dynastie Qing (1644 – 1911) comporte des symboles mandchous. Ces symboles forment le nom de l’atelier qui a fabriqué ces monnaies.
L’écriture mandchoue ressemble à une succession de boucles.

Écriture mandchoue

Écriture mandchoue